Sujet: Rencontre au coeur de la nuit Sam 11 Juil - 6:16
« Rencontre au coeur de la nuit »
La chaleur était insupportable dans le petit appartement de Moïra, elle avait donc décidé de profiter de la brise de la soirée. Avançant dans une avenue bien éclairée, elle avait décidé de sortir sa Mustang importée des Etats-Unis et roulait tranquillement. L'endroit était encore animé malgré l'heure tardive, parfois un rire éclatait dans un des bars du quartier. La jeune femme s'enivrait de cette atmosphère, Tokyo était peut-être pour moitié délabré, mais cela ne l'empêchait pas d'aimer cette ville.
Elle avançait lentement, son esprit était ailleurs. Elle n'arrivait pas à se le sortir de la tête, pourtant cela faisait maintenant six mois qu'ils s'étaient quittés. Moïra avait accepté sans broncher la décision de ses supérieurs, tout comme lui, mais au fond d'elle, bien dissimulé, une rage sommeillait. Elle aurait voulu qu'il se batte pour eux, elle aurait dû, elle aussi, faire quelque chose. Cela ne servait à rien de ressasser cela ! Elle était la seule à rouler, il y avait des passants, mais pas une seule voiture sur la route.
Ses cheveux attachés en un chignon étiré, elle profitait de ce petit bijou qu'elle s'était offert il y a peu. Elle avait des économies de placées et sur un coup de tête, tout était parti en fumée pour cette voiture. Sa mise à l'épreuve lui paraissait interminable et pour couper la routine qui s'était installée, elle avait pour une fois voulu n'écouter que son envie. Ce modèle était très rare, la voiture n'était pas d'époque, c'était impossible d'en trouver, en tout cas pas avec le budget qu'elle avait, mais elle avait trouvé un garage qui s'amusait à reproduire des modèles d'avant la catastrophe.
Et puis, cette voiture était parfaite pour elle. Elle avait un moteur puissant, mais était aussi silencieuse qu'une souris, en tout cas, elle ne résonnait pas dans toute l'avenue. Les regards se retournaient pas moment sur la jeune femme, elle n'y prêtait pas attention, elle profitait de l'instant, et même, elle appréciait qu'on lui accorde un regard. Cela faisait bien trop longtemps qu'elle était recluse dans son petit appartement. L'enseigne d'un bar attira son œil, après tout, pourquoi pas. Elle se gara devant, s'assurant de ne pas gêner les piétons tout en ne restant pas trop sur la route. La moindre rayure pourrait presque la faire pleurer.
Elle sortit et prit place en terrasse, c'était plus prudent, au moins si quelqu'un s'approcher de sa voiture trop prêt elle pourrait l'intercepter. D'ailleurs, certaines personnes commencèrent à ralentir pour s'approcher de la mustang blanche, mais le regard haineux de la jeune femme les en dissuada. Puis, un garçon arriva, Moïra commanda une limonade au citron. Une fois son verre en main et payé, elle commença à se détendre. La soirée était vraiment douce et ce petit vent lui était très agréable. Il y avait quelques personnes en terrasse autour d'elle. Elle commença alors à les observer, comme si son instinct de protecteur reprenait le dessus.
Elle essayait de savoir si c'était ou non des Kimyona. Elle suspectait un garçon d'à peine dix-huit ans d'en être un. Il s'amusait à jouer avec les glaçons de son verre qui bougeaient tout seul, sa copine fascinée par ce qu'il faisait. Pour une fois qu'un pouvoir n'effrayer pas, cette vision fit sourire la jeune femme. Elle pensa qu'elle avait bien fait de faire cette petite sortie, ce n'était rien d'extraordinaire, mais c'était toujours mieux que de rester dans son appartement où elle étouffée à cause de la chaleur. Son esprit se relâchait et bientôt, sa nervosité vis-à-vis de sa voiture disparu, une esquisse de sourire trônant sur ses lèvres. Elle était sereine.
Sujet: Re: Rencontre au coeur de la nuit Lun 20 Juil - 1:01
Rencontre au coeur de la nuit
Le cœur battant, ton regard glisse sur les quelques feuilles légèrement froissées et sommairement agraphées, sans vraiment les lire. Tu sais déjà de quoi il s'agit. Une liste de noms, des informations sur tes cibles et leurs visages, représentés par des portraits robots ou des photographies plus ou moins précises. Sans même avoir lu précisement le contenu, tu réalises une fois de plus les problèmes liés à l'information chez les insurgés. Le groupe est encore jeune, les effectifs sont restreints et les moyens manquent parfois. Les informaticiens ont encore du mal à briser les défenses numériques des ennemis. Les espions ne sont pas infiltrés au gouvernement ou à la Brigade depuis suffisament longtemps pour se permettre de poser des questions délicates ou de fouiner partout... Ceci explique pourquoi la totalité des informations réunies sur une dizaine de cibles se résument à trois pauvres pages d'imprimante...
Les photos sont tirées de simples caméras de surveillance de rues, souvent celles placées près des locaux de la Brigade, et ne donnent donc pas un très bon aperçu des visages. Les portraits robots fournis par les espions comportent presque plus de détails... Cela ne rend ta mission que plus difficile encore... Ta première véritable mission sur le terrain. Tu continues de feuilleter nerveusement les pages. Comment es-tu censée retrouver ces personnes ? Certaines ne se trouvent même pas à Tokyo ! Et même si tu parviens à avoir un contact visuel avec eux, arriveras-tu à effleurer leur esprit sans te faire repérer ? Ce sont des gens entrainés, des membres de la Brigade, armés et nombreux... Et toi tu seras seule à ce moment là, si tu échoues, tu ne pourras compter que sur ta capacité à courir très vite...
Tu lèves les yeux vers Sei Tadayo qui t'observe en silence, analysant ta réaction. Comme d'habitude, rien ne transparait à travers ton visage, une particularité que Sei a toujours considéré comme un atout étant donné l'illégalité de vos activités. Cependant, cette fois-ci, il remarque le léger tressaillement de tes doigts autour des feuilles, la crispation de tes épaules...
- Je ne suis pas prête, lâches-tu dans un soupir - Nous ne te demandons pas de tous les trouver dans la semaine ne t'en fais pas... Mais nous pensons qu'il est temps que tu commences cette mission, même si elle n'aboutit que dans plusieurs mois.
« Nous », sous-entendu « moi et le chef », sous-entendu « tu n'as pas à discuter »...Ton sourire triste ne parvient pas à passer la barrière de ton visage. Ils ont placé beaucoup trop d'espoir en toi et cela depuis qu'ils ont découvert ton pouvoir. Un don de télépathie est certes très utile, voire primordial pour vos activités mais ils ne devraient pas oublier qui possède ce don... Si tu devais être une agent infiltrée tu serais sans doute la pire de tous ! Tu es très discrète certes, mais seulement tant que personne ne t'adresse la parole. Ta maladresse sociale n'est pas compatible avec une mission sur le terrain. Tu te ferais vite repérer ... Tu serais incapable de trouver les bons mots pour te sortir d'un mauvais pas. Tu n'as jamais eu un franc succès dans tes relations. Au mieux tu paraîtras étrange. Tu n'es pas un agent de terrain, tu es le cerveau. La stratège, la mécanicienne, l'informaticienne à tes heures perdues... Pourtant, ce don que tu possèdes n'est pas fait pour rester enfermé au QG. Tu vas devoir apprendre à t'adapter.
- Vous savez bien que ce n'est pas retrouver ces personnes le problème...
En effet, c'est un travail complexe, fastidieux et long mais ce n'est pas la phase de recherche qui t'effraie. Chercher et trouver, tu fais ça depuis que tu es toute petite, sur des sujets extrêmement complexes... Malgré le manque d'informations, tu ne doutes pas pouvoir approcher les cibles, le problème réside dans « l'approche mentale » des cibles...
- Tous les autres m'ont dit que tu avais fait d'énormes progrès, ils ne sentent presque plus ta présence. - Presque plus, effectivement... - Mais eux s'attendent à ce que tu entres dans leur esprit, pas tes cibles ! Il suffit de quelques secondes de contact et même si tu te fais repérer, ils ne pourront pas savoir de qui ça vient. Tu n'auras qu'à partir discrètement, ils ne peuvent pas se douter de l'objectif de la manœuvre.
Il n'a pas tort je trouve. Tu sembles réfléchir aux déclarations de Sei. La prudence te semble être un meilleur plan. Tu ne leur servirai à rien enfermée au Centre après tout. Se précipiter n'est jamais une bonne chose... Mais à la vue du regard de cet homme, qui ne l'oublions pas, est ton boss, tu sembles te résigner. Dans un soupir, tu ranges le dossier maigrichon dans ta sacoche avec ton ordinateur. Une fois chez toi, tu prévois de recopier les informations numériquement et de les crypter avant de brûler le dossier papier. C'est plus sûr.
- Très bien, je vous contacterai en cas de problème.
Sei a un sourire victorieux qui t'agace.
- Parfait ! Et soit prudente surtout !
Tu quittes les lieux en te disant que tu n'as décidément aucun conseil à recevoir de cet homme en ce qui concerne la prudence...
*** Quelques semaines plus tard
Il faisait vraiment trop chaud. Tu fermes ton ordinateur avec un claquement de langue agacé. Tu détestes que quelque chose te perturbe dans ton travail. Malgré l'heure tardive, tu rassembles un peu d'argent, place ton ordinateur dans sa sacoche et descend doucement les escaliers de la maison. Quelques pièces plus loin, ton père dort, inutile de le réveiller. L'air plus frais de la nuit te fais lâcher un soupir de contentement. Tu réfléchis rapidement à un endroit où aller et choisis ce petit bar deux rues plus loin. Tu a toujours apprécié son calme et l'idée de bosser tes algorithmes avec un soda frais te ravie.
Tu arrives bientôt à ce fameux bar. Tu poses un pied sur la petite terrasse de bois dans le but de rejoindre la porte d'entrée de l'établissement. L'intérieur est climatisé et tu entendras moins les voitures passer. Tu es soudain éblouie par des phares et tu regardes d'un air perplexe la mustang blanche se garer. Tu te figes. Une femme vient d'en descendre, tu aurais pu la reconnaître entre mille tant tu as observé sa photo, bien cachée sous une série de codages complexes dans ton ordinateur. Moïra Sasaki, kimyona de la Brigade Spéciale. Ici, devant toi, alors que tu ne la cherchais même pas et qu'elle n'était même pas ta première cible. Une occasion inespérée qui fait naître en toi une certaine panique. Ça n'était pas prévu. Et tu détestes les imprévus. Tu fais mine de t'intéresser à la voiture de luxe, essayant ainsi de justifier ton blocage soudain devant la jeune femme. Celle-ci te jette un regard signifiant presque "Tu la touches, je te bouffe" avant de s'asseoir et de passer commande.
Il faut que tu bouges. Tu vas t'asseoir discrètement à une table près de la vitre du bar. Toute la terrasse vous sépare - soit environ 4 mètres - et elle te tourne légèrement le dos, surveillant de près sa voiture. Étrangement, cela ne te rassure pas. Elle est tendue... Tu prends une profonde inspiration. Bien. Première étape, se calmer. Elle n'a aucune raison de te soupçonner si, deuxième étape, tu as l'air parfaitement innocente. Tu commandes un soda plein de glaçons avant d'ouvrir ta sacoche et de placer l'ordinateur sur la table. Tu redresses l'écran tactile devant toi. Parfait. Les écrans des nouveaux ordinateurs sont transparents. Si elle se retourne vers toi, elle ne verra qu'une étudiante absorbée par des lignes d'algorithmes beaucoup trop complexes pour pouvoir faire autre chose que de se concentrer. Troisième étape, analyser la cible. Trop sur ses gardes pour tenter quoi que ce soit maintenant. Elle semble nerveuse à cause de sa voiture hors de prix nonchalamment garée sur le trottoir. Son verre de limonade semble la détendre mais tu remarques qu'elle analyse tous les clients du bar... Te te raidis. Tout va bien, tu n'es pas dans son champ de vision. Mais il faut attendre.
Tu travailles un peu sur tes algorithmes, regardant de temps en temps la jeune femme. Son verre est bien entamé maintenant et elle a l'air d'avoir baissé sa garde. C'est le moment. Tu te forces à respirer régulièrement et commences à te concentrer. Tu la fixes et tend doucement ton esprit vers celui de la blonde. Doucement... Pas de précipitation... Tu frémis lorsqu'un flot de pensées et d'émotions te parviennent. Calme, sérénité... C'est plutôt bon signe. Mais ce n'est pas suffisant pour obtenir son empreinte. Tu dois voir qui elle est. Tu t'aventures un peu plus loin dans sa tête. Tu l'as. Sa marque est un mélange d'impulsivité et d'entêtement. Ne panique pas Yuna, tu t'en sors bien. Tu arrives à la partie délicate. Partir. L'effort que tu dois faire pour quitter le flux de pensées se remarque trois fois sur quatre. C'est comme nager à contre courant. Un de tes cobaye t'avait dit que lorsque tu t'arrachais de son esprit, il ressentait comme un début de migraine qui n'avait pas l'air... "Merde."... Naturel.
Raté Yuna... Tu baisses les yeux vers ton ordinateur, poursuivant ton codage, la mâchoire serrée mais le visage impassible, comme toujours. Tu sais qu'elle te cherche. Et étant donné la forme de son empreinte, tu sais qu'elle ne laissera pas tomber. Tu sens qu'elle se retourne. Tes doigts continuent leur oeuvre sur le clavier. Tu sais qu'elle te regarde.
Sujet: Re: Rencontre au coeur de la nuit Mer 22 Juil - 2:43
« Rencontre au coeur de la nuit »
Les yeux sur l'assemblée, Moïra continue son petit jeu, mais plus personne ne semble montrer d'aptitude. Alors qu'elle porte sa boisson presque terminée à ses lèvres, une migraine l'oblige à reposer son verre. Ce n'est pas dans son genre d'avoir ce genre de douleur, qui semblerait-il est déjà partie. On aurait dit qu'on venait de retirer une aiguille de son cerveau. À peine se fait-elle cette réflexion que ses sens se mettent en alerte. Et si c'était l'oeuvre de quelqu'un ? Elle se retourne et balaye la terrasse des yeux. Elle doit devenir parano ?! Ces mois à rester enfermée dans cet appartement exiguë l'on sans doute rendue trop méfiante et asociale. Passer ses journées à traîner en ville sans but réel l'avait très vite agacé.
Ce n'était pas pour rien qu'elle avait eu un coup de folie en achetant cette voiture. L'envie de pouvoir partir loin sans privation avait pris le dessus, mais très vite elle avait fait demi-tour pour rentrer chez elle. Cela faisait quelques jours qu'elle n'était pas ressortie, pas la motivation. Peut-être qu'elle se faisait juste une histoire et qu'elle couvait quelque chose. Non décidément, elle ne voulait plus restée en place. Regardant tour à tour les clients et leur réaction, Moïra se leva et commença à traverser la terrasse pour ne rater personne. Elle passa près du jeune couple qui ne la remarqua même pas, bien trop occupé à se dévorer des eux l'un l'autre.
Une bande de mecs se retourna sur la jeune femme, ses cheveux blonds avait toujours été un trait de sa personnalité qui attirait les japonais, en particulier les hommes. Leur réaction était ennuyeusement banale. Elle allait arrêter de chercher pour retourner à sa place, quand elle vit cette demoiselle essayait de se cacher derrière ses algorithmes. Drôle d'endroit pour étudier en toute tranquillité, c'était même plutôt à l'opposé. Le bar n'avait rien d’extravagant, mais pourquoi rester à l'extérieur ? Elle regarda entre ses doigts, pas de clopes. Attendait-elle quelqu'un ? Peu probable, son regard semblait fixait sur l'écran.
N'étant pas de service, et se prenant un peu pour une folle. La jeune femme décida tout de même de parcourir le reste de la terrasse pour rejoindre la table de cette étudiante. Elle ne montrait aucun signe de violence et voulait simplement discuter avec elle. Voyant à l'envers l'écran de la demoiselle. Moïra se pencha pour essayer d'y voir un peu mieux, mais de toute manière ça n'avait jamais été son truc. Elle n'était pas une cancre à l'école, mais les sciences l'ennuyaient, tout comme la littérature. Seule l'histoire avait pu attiser un peu la curiosité de Moïra à l'époque, mais maintenant, l'école était un lointain souvenir pour elle. Ses années à la BS, voilà ce qui comptait à présent.
Ainsi, même si elle voulait s'approcher doucement et simplement de la demoiselle, certains gestes ne trompent pas. Se remettant bien droite, les jambes dans l'axe de son dos, Moïra retenait son sac à main contre elle comme on retient une mitraillette automatique. C'était instinctif, un geste naturel pour elle. Affichant un léger sourire honnête, elle prit place sans gêne, après tout, c'était là le comportement d'un individu ordinaire qui cherche à établir des liens lors d'une soirée. Regardant la demoiselle à travers son écran, elle lui dit avec un regard plein de malice et un peu sombre :
- Jt'ai vu traîné autour de ma voiture t'à l'heure. Le sourire reprit le dessus. Moi c'est Sasaki. Qu'est-ce que tu fous à cette heure dla nuit toujours sur ton ordinaire. T'es pas sortie pour t'aérer ?
Son sac sur les genoux, une main proche de l'ouverture. Moïra jouait la carte de la franche amitié, mais n'était pas pour autant rassurée. Si elle était à cette table, c'est parce qu'elle avait un mauvais pressentiment, pas question d'être complètement relâchée, si la gamine se montrait turbulente, voir violente, elle voulait pouvoir réagir vite. Ce qui signifiait plonger sa main dans son sac pour en sortir son arme, pas celle du service, elle l'avait rendu, mais elle en avait une qu'elle avait gardé à son appartement. Son autre main libre, elle attrapa un garçon de table et lui demanda :
- Vous pouvez nous resservir, ce sera une limonade citron pour moi et remettez la même chose aussi à mon amie.
Voilà, maintenant qu'elle paraissait n'être qu'une femme ordinaire en recherche de compagnie, la main sous la table, posée sur ses genoux. Elle ajouta à l'intention de l'étudiante :
- T'as l'habitude de venir travailler ici ? T'habites pas loin pt'être ?
STOP ! Ça pue le flic ça. Moïra, parfois, se rendait compte à quel point son travail pouvait empiéter sur sa vie personnelle, si seulement elle en était réellement conscience. Elle ne voulait pas lui faire peur, le protecteur avait juste pris le dessus et voulait s'assurer que ce pressentiment n'était qu'un effet de ses vacances forcées. Tout ce qu'elle voulait, s'était se rassurée que c'était une demoiselle ordinaire qui lui faisait face. Oui, voilà, elle n'était pas en train de traquer un Kimyona, mais de s'assurer de la passivité de cette inconnue.
Sujet: Re: Rencontre au coeur de la nuit Mer 22 Juil - 4:56
Rencontre au coeur de la nuit
Le bruit du frottement de la chaise sur la terrasse te force à relever la tête. Ignorer la jeune femme ne servirait à rien. Tu redresses d’un geste machinal tes lunettes, ayant la sensation que ce geste absolument naturel te redonne un semblant de contrôle sur la situation. Mais cette dite situation n’est absolument pas contrôlée justement… Si madame ta cible-probablement-surentraînée s’est donnée la peine de se déplacer vers toi c’est que quelque chose a attiré son attention. Bordel, Yuna, tu peux m’expliquer comment une gamine de dix-sept ans travaillant sur quelque chose qu’elle n’est même pas censée étudier avant des années aurait pu passer inaperçue en plein milieu de la nuit, et sur la terrasse d’un bar ?! Personne ne fait ça. Regarde autour de toi. Un couple qui prend du bon temps, des amis qui discutent autour d’un verre, des gens venus se rafraîchir et se détendre… Comment ne pas remarquer la lueur bleutée l’écran qui illumine le visage trop sérieux et trop fermé d’une jeune étudiante isolée, dérangée par le bruit de la rue alors qu’elle aurait été tellement mieux à l’intérieur ? Mets-toi une bonne fois pour toute dans le crâne que ce qui te semble normal ne l’est pas, que tes normes ne sont pas celles des autres.
Je sens que tu penses à tout ça aussi, que tu maudis intérieurement la Terre entière. Pourquoi les gens sont aussi compliqués ? Il suffit d’un détail qui ne convient pas à ce qu’ils appellent « la normalité » pour que tu te retrouves systématiquement dans des situations gênantes. Ton incapacité à t’adapter à ce que ton entourage attend de quelqu’un comme toi est en train de compromettre ta mission. Ne culpabilise pas trop, ce n’est pas vraiment ta faute et avoir une tête de coupable n’arrangerait rien… A la base, tu es venue ici sans même penser à y trouver Sasaki, tu es venue travailler ici parce que tu en avais envie. Rien à faire de l’opinion des autres dans ce cas-là. Seulement voilà, tu te retrouves en pleine mission improvisée et l’excentricité qui est la tienne et que tu n’as même pas eu le temps de songer à essayer de masquer est en train de t’attirer les embrouilles. Et attends que la conversation commence, là ça va être vraiment drôle ! Tu aurais peut-être dû ne rien tenter ce soir, noter sa plaque, pirater les données du constructeur de la voiture et obtenir sa fichue adresse. Tu aurais pu mais tu as agis de manière imprudente. Fichu Tadayo qui déteint sur toi, pourquoi il faut toujours que tu copies le comportement des autres ? Quoi que dans le cas présent, l’éponge qui te sert de personnalité pourra peut-être t’être utile, sait-on jamais…
- Jt’ai vu traîné autour de ma voiture t’a l’heure, dit la jeune femme avec un air sombre. Puis elle affiche un sourire. Moi c'est Sasaki. Qu'est-ce que tu fous à cette heure dla nuit toujours sur ton ordinateur. T'es pas sortie pour t'aérer ?
Ton cerveau a instinctivement assimilé son ton et sa façon de s’exprimer. Plutôt familière, comme si elle n’avait pas envie de s’embêter avec de belles phrases quand elle était en civil. Même pas besoin de réfléchir, tu fais pareil mais pour une raison différente. Toi aussi tu as tendance à mâcher tes mots mais uniquement parce que tu penses trop vite pour tes lèvres. Et t’exprimer dans un japonais soutenu t’a toujours rendu encore plus étrange dans le milieu scolaire, cela fait longtemps que tu t’es résignée au langage de ceux de ton âge. A l’université ce n’est pas vraiment la même chose, la plupart des phrases comportent des termes techniques, c’est encore un monde différent… C’est tellement compliqué…
Tu vois les yeux curieux de la blonde derrière ton écran. Tu le rabaisses légèrement pour pouvoir voir ton interlocutrice en face, ça te parait plus poli. Si tu parviens à la considérer comme ce qu’elle parait, une jeune femme qui désire simplement faire connaissance, tu pourras peut-être t’en sortir. Elle fera comme tout le monde, te trouvera un peu étrange et pas très sociable. Avec un peu de chance... Elle attrape le serveur tout de suite et prend une commande pour elle, et toi aussi. Tu sais que tu es censée la remercier alors tu lui fais un petit sourire…timide. Ouais, timide. Qu’est-ce qu’on va faire de toi ?... Elle t’impressionne avec son franc parlé, ses gestes assurés et son sourire honnête. Si elle te ment, elle le fait bien, cela te perturbe de ne pas savoir. Si tu avais remarqué la main près de son sac, tu aurais été fixée. Oui, elle t’intimide, comme tous ceux qui ont cherché à faire connaissance avec toi, parce que tu n’as jamais la bonne réponse aux questions. Ce n’est pas comme en classe, ce n’est pas juste un savoir à ressortir à l’oral, il faut chercher des mots et un ton particulier. Et les bons dépendent de tellement de paramètres que tu les trouves rarement et que tu préfères fuir. Mais la situation est particulière. Cette fois ci tu ne peux pas partir comme ça…
Tu remarques que tu es restée trop longtemps sans rien dire, elle recommence à te questionner. Ton silence n’a pas été particulièrement long, c’est elle qui enchaîne vite les questions ! Et en plus la dernière porte sur rien de moins que ton adresse ! Tu as presque l’impression de subir un interrogatoire mais tu te forces à garder ton expression neutre. Tu penches ta tête sur le côté pour observer la voiture blanche, fièrement garée sur le côté. C’est parti, que la fête commence !
- C’parce que j’en ai jamais vu une comme ça, lâches-tu comme si c’était évident… Et qu’elle est vach’ment classe aussi.
Tu dis ça comme si tu donnais la réponse à une question en classe… En même temps tu ne vois pas trop pourquoi elle t’a parlé de sa voiture puisque tu n’as fait que l’observer, comme beaucoup d’autres gens. Et ce n’est pas comme si tu allais la voler. Tu sais Yuna, c’est comme ça que les personnes souhaitant faire connaissance commence leur présentation, pas directement en posant des questions…
- Mon nom c’est Takemi. J’dois rendre ça pour dans deux jours, poursuis-tu en désignant ton ordinateur, et fait trop chaud chez moi pour bosser.
Les insurgés ont tous des faux papiers pour protéger leur identité, au moins, tu n’as pas eu l’air d’improviser le nom… Et il faudrait que la conversation dérape fortement pour qu’elle en vienne à te demander ton badge. Le serveur t’interrompt en apportant les boissons. Tu reconcentres ton attention sur la jeune femme. Tu faillis parler plus en détail de ton algorithme mais cela ne ferait qu’attirer l’attention sur ta jeunesse, même si c’est follement intéressant…
- D’habitude j’préfère rester chez moi. J’habite juste derrière le parc Yoyogi…
Effectivement quelques rues plus loin donc, sans que ça soit la pure vérité pour autant. Impossible de justifier ta présence ici autrement. Il lui suffisait de parler avec le patron pour savoir que tu n’étais pas une habituée donc tu n’aurais jamais pris le bus pour venir spécialement ici sur un coup de tête…
- Et toi, t’es toute seule ici ?
Bah, tu sais quoi, j’ai même plus envie de chercher à savoir si ça va passer…
Sujet: Re: Rencontre au coeur de la nuit Mer 22 Juil - 13:24
« Rencontre au coeur de la nuit »
La gamine semble ne pas s'être braquée à ces quelques questions futiles, elle a répondu sans trop réfléchir. Moïra a un doute, très léger, elle a vraiment l'impression de devenir cinglée à croire que cette étudiante soit un rebelle dangereux. Ses pensées noires sont mises de côté et elle commence à s'intéresser réellement à la demoiselle, ce n'est pas sa nature humaine ou kimyona qui l’intéresse, mais la personne. Ça faisait si longtemps qu'elle n'était pas allée si spontanément voir un inconnu pour juste échanger amicalement et peut-être trouver des points communs. Sa main se détendit et elle ne chercha pas à l'avoir forcément en face de l'arme qui était au bord de l'ouverture. Elle ne posa pas son sac pour autant.
Malgré cela, cette soirée monotone qui avait risqué de se terminer en investigation était finalement sur le point de n'être qu'une banale rencontre au cœur de la nuit comme il y en a des centaines chaque nuit à Tokyo. Moïra se sentait vivante, pour une fois elle ne pensait pas à ses heures de solitudes et répondit à Takemi :
- Moi aussi j'habite le quartier. Grand sourire...Je me balade au volant de ma dernière folie. Elle jette un regard sur sa mustang pour la désigner, mais surtout la surveiller. Revenue sur l'étudiante, elle reprend. Comme toi, J'ai voulu sortir prendre l'air tout simplement. L'été est étouffant je trouve.
Comme si c'était une amie, Moïra apporta son petit commentaire. Ce n'était rien, mais déjà plus que la plupart des conversations qu'elle avait tenue ces six derniers mois. Elle n'avait même pas profité de son temps libre pour renouer avec son cousin, c'était trop...compliqué. Pas besoin d'y penser ! La blonde profitait de l'instant, même si son fichu instinct lui disait que se méfier. Ok ? Mais de quoi ? Prenant une longue gorgée de sa limonade, Moïra voulait mettre de côté ses inquiétudes, mais pas moyen. Pourtant elle afficha à nouveau son sourire un peu crispé, mais franc.
C'était juste mécanique, la brigade lui avait appris à se méfier de tout le monde, il fallait juste qu'elle les oublie une seconde. Ses yeux se fermèrent le temps d'une respiration. Geste éphémère, mais purificateur, enfin pour le moment. Bon, elle ne savait pas grand chose de cette demoiselle, si ce n'est qu'elle était encore en études, ce n'était pas vraiment le genre de sujet qui la passionnait, surtout qu'elle avait pu avoir un bref aperçu de ses cours. Brrr. Peut-être pouvait-elle se permettre d'autres questions intimes, après tout, elle n'avait montré aucune réticence aux précédentes.
Moïra elle n'avait aucun problème à se révéler, dans son secteur, on était conscient que nos faits et gestes étaient tous répertoriés et analysés par les drones de surveillance. Après tout, elle faisait partie d'eux, même si elle avait décidé de se ranger du côté des forces armées du gouvernement. Elle reprit une gorgée, faisait vraiment chaud même dehors, elle lui demanda en la fixant un peu dans les yeux et avec un léger sourire :
- Tu passes ta vie les yeux au dessus de écran ou bien tu as une activité extrascolaire ? Un job peut-être ? Si tu m'trouves chiante dis le moi. J'arrête avec mes questions et je retourne à ma table.
Cette fois, la question était posée sans arrière pensée. Juste par envie de découvrir l'autre. Moïra reprit son verre entre ses mains pour en boire une gorgée. Elle n'avait plus aucune raison d'être aussi proche de son sac. Ou plutôt elle n'avait plus envie, car son instant lui disait toujours de se méfier, mais elle l'ignorait purement. Au diable la BS et la mission, à moins qu'il n'y ait un danger immédiat, elle n'avait pas envie de reprendre du service ce soir. Elle avait simplement envie de faire une rencontre agréable, voulant lui montrer qu'elle n'avait rien à craindre et sans chercher à savoir si cela la gênerait ou non, elle lui révéla tout simplement avec un léger sourire :
- Moi j'ai intégré la BS avant de finir mes études. Enfin... Elle boit un peu. Ces derniers temps je suis plus dans le coup, mais bientôt je reprend le service.
Son sourire un peu effacé, elle finit son verre sans s'en rendre compte et regarde la réaction de la demoiselle.
Sujet: Re: Rencontre au coeur de la nuit Sam 22 Aoû - 0:13
Rencontre au coeur de la nuit
Sasaki a l'air de se détendre un peu. Un bon point pour toi j'imagine ! Mieux encore, tu parviens à glaner quelques informations sur elle... Ainsi donc, un membre de la Brigade habite le quartier. Ce serait un bon point à ajouter au dossier de la blonde mais tu sens également un sentiment de danger te parcourir l'échine. Elle n'habite donc pas très loin de chez toi... Que se passerait-il si elle te croisait dans la rue, à un moment où tu n'es pas Takemi mais Tôgashi ? Il suffit que tu sois accompagnée par un autre étudiant à la sortie de l'université pour que la situation devienne tendue... Que se passerait-il si tu étais obligée de sortir ton vrai badge pour passer une borne de contrôle en sa compagnie ? Les faux papiers des Insurgés ne possèdent pas de puces et Akane Takemi n'existe dans aucun fichiers du gouvernement. Pire encore, que se passerait-il si elle te croisait en patrouille à un endroit délabré de Tokyo où une étudiante n'est pas censée être ? Je te trouve un peu paranoïaque mais étant donné tes activités illégales, tu es en droit de te faire du soucis...
Tu prends machinalement appui sur ton bras pour maintenir ta tête, encore douloureuse après l'utilisation de ton don. Tu sens encore sa présence dans ton esprit. Comment se débarrasser d'elle ? Partir maintenant ne serait pas une bonne idée, surtout qu'elle semble vouloir encore discuter. Tu ne sais pas comment réagir à la suite de ses déclarations. Tu préfères taire le fait que tu ne voies pas d’intérêt à avoir une voiture de luxe et tu hoches simplement la tête en entendant l'évidence qui transpirait de "l'été est étouffant". C'est toujours le cas au Japon, pourquoi s'embêter à le dire ?... Relax, parler de la pluie et du beau temps dans une première rencontre, c'est naturel. Tu préférerais qu'elle te pose des questions personnelles ? Tiens, d'ailleurs, ça arrive !
Tu te raidis à l'évocation de ta possible "activité extrascolaire". Bonjour, j'appelle Yuna et je fabrique des bombes dans une planque à moitié délabrée quand j'ai un peu de temps libre ! Tu aimerais lui dire que oui, tu aimerais qu'elle arrête avec ses questions et s'éloigne de toi mais tu n'es pas assez stupide pour changer radicalement d'attitude. Tu n'aurais peut-être pas du te confier aussi facilement tout à l'heure, il va bien falloir que tu fasses pareil maintenant... C'est dur de mentir, hélas...
- Non je fais rien d'autre.
Tss, trop brusque.
- Enfin j'ai pas le temps. Les cours sont euh...un peu difficiles. Et toi tu fais quoi ?
Ce mensonge t'arrache la gorge. Un peu difficile ça veut rien dire. Pourvus qu'elle ne demande pas à quelle université tu étudies, il lui suffirait d'un regard sur la liste des inscrits pour avoir ton vrai nom. Organisation de mer**. Les Insurgés ne prévoient pas grande chose pour la protection de l'identité... Donner ton vrai nom dès le début aurait peut-être été moins dangereux. Et puis t'envoyer face au danger comme ça sans rien dire d'autre que "bonne chance ma fille"...
Sasaki se remet à parler, de la Brigade cette fois ci. "Ces derniers temps je suis plus dans le coup, mais bientôt je reprend le service" Pourquoi tu te sens visée ? Arrête de jouer avec ton verre. Un faux pas et elle pourrait bien reprendre du service tout de suite... Tu as bien envie de gratter des informations supplémentaires en lui demandant quand est ce qu'elle compte renfiler son uniforme mais tu abandonnes vite l'idée. En service ou pas, la Brigade reste dangereuse, cette information ne vaut rien. Tu prends un air pour une fois sincèrement intéressé :
- Tu faisais quoi avant ? Et pourquoi t'as choisi la Brigade à la place ?
C'est une Kimyona... Alors pourquoi ? Tu te rends compte que ce n'est peut être pas très malin de la questionner comme elle l'a fait avec toi. Enfin, tu ne sais pas ce qu'il se passe dans sa tête mais dans la tienne, tu es en plein interrogatoire et le détenu ne pose pas de questions à son geôlier.
- Toi aussi dis le moi si j'suis chiante avec mes questions, finis-tu avec un demi sourire.
Sujet: Re: Rencontre au coeur de la nuit Ven 4 Sep - 8:13
« Rencontre au coeur de la nuit »
L'étudiante ne semble pas tout à fait calme, le protecteur peut le sentir dans le timbre de sa voix. Est-ce qu'elle était gênée de sa présence, elle ne semblait pourtant pas décidée à lui demander de partir. C'était étrange. Même avec toute sa volonté, Moïra ne pouvait s'empêcher de trouver cette demoiselle énigmatique. Après tout, elle était venue à sa table en pensant que c'était l'une d'entre eux. D'ailleurs, la migraine était toujours légèrement perceptible, comme un lointain écho. Moïra ne sait pas quelle attitude adopter face à elle, mais puisqu'elle ne lui a pas demandé de partir, elle lève une main pour attirer l'attention d'un serveur qui vient tout juste de sortir et lui montre les verres vides. Il arrive alors pour les débarrasser et la jeune femme lui demande :
- La même chose s'il vous plaît et une paille pour moi. Elle tourne alors son attention sur Takemi. Et bien avant j'ai eu mon diplôme national, je suis entrée en Fac de Lettres, mais j'avais déjà pris ma décision à ce moment. Quelques mois plus tard, j'ai passé les tests pour intégrer la BS. J'ai été reçue et suis simplement rentré à l'école.
Elle se stoppe une seconde. Peut-elle réellement se confier à cette inconnue ? Elle avait déjà bien trop parlé pour s'arrêter. Son regard se perd un instant sur sa voiture alors que des jeunes s'en approchent d'un peu trop près, mais elle ne les regarde qu'à moitié. Ce n'est qu'un prétexte pour ne pas montrer qu'elle hésite à répondre. Pourtant, elle a déjà pris sa décision, Moïra a toujours fait le choix de l'honnêteté et si cette étudiante est-ce qu'elle prétend être, elle n'en sera que plus heureuse d'avoir pu se confier. Sans quoi, elle verrait bien... Elle reporte son attention sur Yuna et la regarde dans les yeux :
- Je traque ceux de mon espèce, car j'ai toujours pensé que comme l'homme, nous sommes imparfaits. Certains se servent de leur don pour faire souffrir, il faut bien que quelqu'un agisse. Et toi, qu'en penses-tu ?
C'était à son tour. Moïra s'était livrée, elle n'avait rien caché, en tout cas, elle n'avait pas éludé la question. Son regard toujours fixe dans celui de l'étudiante, un léger sourire, elle attendait sa réponse. Était-ce là une façon de la pousser à bout ? Peut-être, mais de manière involontaire, les intentions de la demoiselle étaient simplement de se comporter comme une personne normale qui n'a pas peur d'échanger quelques sentiments avec une nouvelle rencontre. Le serveur revint et il dépose les verres, sans attendre, elle prend sa limonade et la soulève légèrement pour attraper la paille avec ses lèvres.
Elle n'a pas oublié son arme qui est toujours sur ses genoux, mais elle ne s'en préoccupe pas. Son regard se perd une seconde sur sa boisson, mais déjà il se pose à nouveau sur Yuna. Moïra écoute sa réponse et elle ne peut s'empêcher d'ajouter :
- Ça m'intéresse de savoir ce que toi tu penses de la BS ?
Sujet: Re: Rencontre au coeur de la nuit Jeu 17 Déc - 11:47
Rencontre au coeur de la nuit
La chaleur de l'été est de plus en plus étouffante. A moins que ce ressenti ne vienne de ton état de stress dangereusement remarquable. Tu commences à avoir du mal à respirer correctement et tu accueilles avec joie ce nouveau verre, profitant de ce moment pour restaurer un semblant de calme. Elle attend ta réponse, avec un sourire. Ton avis sur une question sensible. D'ordinaire, lorsqu'on te demande d'exposer tes opinions, tu te contentes de répondre ce que ton interlocuteur veut entendre. Manque de conviction, d'envie de débattre ou simple recherche d'intégration, peu importe la raison. Ironiquement, le seul sujet pour lequel tu aurais envie de clamer haut et fort ton avis pourrait t'envoyer en prison. Ce sujet précis. Placé dans le contexte actuel, la question de Sasaki est d'autant plus... délicate. Elle te fixe d'un regard que tu as du mal à soutenir. Tu as l'impression d'être suspendue au dessus d'un précipice et que ta réponse déterminera si la blonde coupera la corde ou non.
Tu restes un moment cachée dans ton verre, jusqu'à ce qu'elle te relance la question. La même, à peu de chose près. Tu lâches un soupir discret. C'est épuisant de réfléchir à ce que tu pourrais dire et à comment elle le prendrait. Et est-ce bien vraiment utile ? Quelque soit les options que tu envisages, elle pourrait tout interpréter à ton désavantage. Être 100% d'accord avec elle pourrait soit te faire passer pour un partisan lambda, soit pour une mauvaise agent de terrain qui cache mal son jeu. Être à 100% en désaccord avec elle est pour le moins complètement con. Entre les deux, c'est quitte ou double. Tu avales une dernière gorgée avant de répondre, décidant d'adopter ton attitude habituelle face à ce genre de débat :
- Évidemment que tous les criminels doivent être arrêtés, le monde entier est d'accord avec ça. Y compris la plupart de ces criminels sans doute, eux aussi sont capables de reconnaître le mal lorsqu'ils le voient, même si ce mal vient d'eux.
Pff, l'argument du « il faut bien qu'on arrête les méchants » pour justifier n'importe quel excès... Trop souvent entendu, toujours aussi ridicule. Ce qui est drôle, c'est qu'il est utilisé par les deux camps... L'art de se voiler la face en invoquant des idéaux plus grand que les dégâts engendrés est très pratique, que ça soit chez les terroristes ou bien la Brigade. Et ça réconforte également les esprits de tout ce beau monde. Dommage que tu sois trop lucide.
- Au milieu de tout le bordel qu'il y a actuellement, les gens qui ne sont pas directement concernés ont du mal à s'y retrouver. Si la Brigade est un « instrument de paix » comme disent les gens d'en haut, je vois pas le problème. Personne ne verrait de problème. Sauf que y'a pas de procès pour les gens que vous arrêtez. Personne ne peut voir qu'il n'y a pas de problème, vous voyez ?
Hm, tu n'aurais peut-être pas du aller aussi loin, ça ressemble un peu à de la provocation. C'est toléré dans le milieu civil et c'est en général la seule façon que tu as de faire passer discrètement ton avis sans risquer d'être embarquée par les flics. Sauf que là, c'est elle, la flic... Regrettant, tu te sens obligée d'ajouter :
- Mais j'admets que ça m'embêterait légèrement de me faire exploser par un pyromage en rentrant alors que j'ai encore du boulot à faire et que l'intervention d'un Brigadier me ferait très plaisir. Remarque, des pyromanes humains, ça doit bien exister aussi.
Tu prends une pause et fais mine de réfléchir un instant, les yeux dans le vide.
- A bien réfléchir, tout ça me fatigue. J'ai pas envie d'avoir à me méfier de tout le monde. Comme tu as dis, on est tous imparfaits. Au final, un mec qui lance des boules de feu est pas moins dangereux qu'un fou armé. Dans les deux cas, je cours pas assez vite pour esquiver.
Sujet: Re: Rencontre au coeur de la nuit Dim 31 Jan - 2:47
HRP:
Désolée du temps de réponse et aussi pour la longtemps, mais c'est à cause de sa réaction. J'ai enfin décidé de simplement la croire, c'est pour cela que c'est un peu court :/
« Rencontre au coeur de la nuit »
Moïra avait écouté tranquillement la réponse de Yuna, étrangement, elle n’eut pas peur d’expliquer ses raisons de penser. En vérité, elle ne disait rien de bien menaçant, parlant presque comme le Protecteur aurait pu le faire. Ces dernières paroles avaient fini par la convaincre. La légère migraine qui avait suscité ses doutes avait disparu, elle ne voyait plus devant elle qu’une étudiante paumée dans un bar de quartier. Moïra fit glisser subtilement son flingue dans sa petite pochette. Elle n’avait plus aucune intention de tenir en joug la demoiselle. Croisant les jambes, elle reprit la paille entre ses lèvres pour prendre une gorgée comme pour justifier ce très léger silence.
La boisson la rafraîchit, elle planta à nouveau ses yeux dans ceux de Yuna, son expression était plus détendue et un subtile sourire se dessina sur ses lèvres. Le Protecteur lui répondit alors :
- Je pense comme toi. Bon ! et si on changeait de sujet ? À moins que tu préfères que je te laisse terminer ton travail tranquillement. Je me suis un peu imposée sans raison, j’abuse de ton temps.
Elle ne bougea pas pour autant. Elle n’avait pas spécialement envie de partir. Moïra avait voulu sortir pour profiter de la soirée, mais être seule dans les rues de Tokyo n’avait rien d’amusant. C’était si rare pour elle d’aborder de la sorte une inconnue et réussir à lui parler comme on le ferait avec une ancienne connaissance. Sans retenue, ou presque. En tout cas, c’était le sentiment qu’éprouvait l’américaine. Ses soupçons entièrement dissipés, elle désirait simplement sympathiser avec la demoiselle. Avant qu’elle ne lui réponde, Moïra voulut ajouter, lui coupant peut-être la parole :
- Je connais un lieu sympa où les gens du quartier on l’habitude d’organiser de grosses partis. Ça te dirait de m’accompagner ? Ça serait l'opportunité de décompresser de ce monde de fous.
Son regard glissa sur sa voiture, sous entendant qu’elle pouvait les y conduire rapidement. Elle avait vraiment envie de tout oublier ce soir, plus de brigade spéciale ou de cousin en rogne. Cependant, elle n’aurait le cran d’y aller que si quelqu’un l’accompagner. Seule, elle rentrerait simplement à son appartement, se posant sûrement sur l’un des bancs du petit jardin devant l’immeuble pour profiter de l’air extérieure. Elle n’avait vraiment pas envie de rentrer tout de suite dans sa pièce exiguë et trop oppressante.
Sujet: Re: Rencontre au coeur de la nuit Dim 14 Fév - 7:18
Rencontre au coeur de la nuit
Tu perçois un changement d'attitude qui te surprend quelque peu. Cherchant à paraître crédible, tu as choisi un avis mitigé tendant tout de même vers la critique. Soit. De toute manière tu n'aurais jamais été capable de jouer le partisan de manière convaincante. En général les brigadiers n'aime pas trop les reproches, même s'ils sont sous entendus. Ça n'était d'ailleurs pas le cas des tiens puisque tout le monde sait que tu possèdes une subtilité sans égale. Un moment de tension suit tes derniers mots et pourtant elle semble se détendre, comme si elle avait eu la réponse à une question. Est-ce une bonne chose ?
Cette fois-ci c'est l'incompréhension qui t'envahit. Comment ça « je pense comme toi » ? Ça n'a aucun sens. Pourquoi a-t-elle rejoint la Brigade si elle admet elle même qu'il y a un problème dans leur façon de procéder. Tu commences à paniquer comme à chaque fois qu'une personne ne rentre pas dans une de tes petite case. Ces comportements que tu essaies de comprendre en les plaçant dans des catégories ne sont jamais aussi simples qu'ils paraissent. C'est agaçant. Comme une valeur absurde qui sert de résultat à un calcul pourtant minutieusement édifié.
Peut-être qu'il s'agit là d'une façon de stopper le débat qui commençait à devenir pesant ? Ça a l'air plus simple vu comme ça tu ne trouves pas ? Pourtant tu en doutes sérieusement, si c'était le cas, elle n'aurait pas changé d'attitude. Mais peut-être qu'elle bluffe, pour te faire croire que tout va bien alors que pas du tout A-AAH !!...
Je ressens ton long et douloureux cri intérieur.
Trop compliqué. Marre des gens. Tu crées mentalement une sous catégorie à « Brigadiers », regroupant ceux qui pour arrêter les vrais dangers sont prêts à enfermer des milliers d'innocents, tout en sachant que ce qu'ils font est injuste. Même si ça n'est peut-être pas son cas, ça doit bien exister. Par peur sans doute. Comment appeler cette case ?... Les névrosés phobiques. Quoi qu'un citoyen lambda pourrait correspondre à cette description sans pour autant participer directement. Les névrosés phobiques agréés donc.
Tout ça est très bien mais il est l'heure de gérer un problème plus grave. Sasaki n'a pas l'air de vouloir partir et cherche même à t'embarquer avec elle pour le reste de la soirée. Ô glorieuse perspective. Tu t'imagines un instant au milieu d'une foule d'inconnus dans ce genre d'événements que tu détestes. Brève analyse. Point positif : un seul et centré sur la chance. Points négatifs : 6 dont un qui rend l'opération tout bonnement impossible.
Y aller te permettra peut-être de rencontrer un de ses collègues sur ta liste. Vague et hasardeux. Elle a dit connaître un endroit du quartier, pas les gens. Cependant, ta rencontre avec elle était encore moins prévisible. A côté de ça, dans l'ordre croissant d'importance : tu as vraiment du travail à finir, tu rêves de ne plus jamais la revoir, tu fais pitié en soirée, tu seras encore moins à l'aise et risque de faire des erreurs, tu ne sais pas si elle t'emmènera là où elle le prétend et surtout : ton identité.
Les faux badges fournis par les Insurgés ne permettent pas de passer les bornes. Tu devras utiliser celui au nom de Tôgashi et si elle le voit, tu es finie. Si tu montes dans cette voiture, tu ne pourras pas prévoir ce qui arrivera ensuite et ce n'est pas dans tes habitudes de plonger tête la première dans l'inconnu. D'autant plus que la scène finale de cet inconnu risque fort de se dérouler dans une prison.
- Désolée mais ça fait longtemps que j'ai renoncé à ce genre de soirée. Mauvais souvenirs...
Tu n'as pas envie de développé les raisons, encore moins de justifier ton statut de spectatrice qui ne boit pas, ne danse pas et parle à peine. Tu souris néanmoins de peur de froisser la jeune blonde.
Sujet: Re: Rencontre au coeur de la nuit Lun 18 Avr - 6:32
« Rencontre au coeur de la nuit »
La blonde lui renvoie un léger sourire pour sauver la face, elle n'a pas envie de s'imposer davantage. C'était stupide de penser qu'une rencontre de ce genre était la plus adéquate pour former une relation, après tout, ne l'a-t-elle pas abordée en premier lieu à cause d'une suspicion. Cependant, désormais, plus rien ne lui donne cette impression et c'est avec un léger regret que Moïra lui répond :
- Y a aucun souci, je comprends parfaitement. Je t'ai dérangé en plein travail.
Le protecteur prend son verre en main et se hâte pour terminer sa limonade en quelques gorgées. Elle se lève alors sa pochette contre elle, elle sort les clefs de sa voiture, montrant qu'elle n'a plus aucune intention de s'attarder ici. Elle est déjà blasée de savoir qu'elle va retrouver son appartement à quelques rues d'ici. Détaillant une dernière fois la demoiselle qui a attisé sa curiosité en cette chaude nuit d'été, Moïra se demande simplement si la fortune leur permettra de se recroiser dans le quartier.
Elle n'a pas envie de faire durer le moment, Moïra replonge sa main dans sa pochette pour en sortir le montant de la note ainsi qu'un pourboire. Après avoir déposé l'argent, elle fait un pas vers Takemi et avec un sourire sincère lui dit :
- Ce fut un plaisir de te rencontrer, jte souhaite bonne chance avec tes études. Au plaisir de se recroiser.
Elle lui tourne alors le dos et se dirige vers sa voiture. Moïra se retient de se retourner, elle n'a pas envie de se montrer insistante, elle se met alors à accélérer le pas et se retrouve rapidement près de sa voiture. Faisant le tour, elle esquive le regard de l'étudiante et attend d'être au volant de sa voiture pour la regarder dans le rétroviseur intérieur.
Elle le remet alors bien en place et se demande si elle arrivera un jour à faire une rencontre normale qui ne sera pas le résultat de sa déformation professionnelle. Moïra chasse alors ces idées de sa tête lorsqu'elle tourne la clef et que le moteur de sa voiture vibre. Certaines personnes de la terrasse ont tourné la tête, attirées par le bruit de la voiture qui part en trombe et s'enfonce dans la circulation.